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Historique du nom CHARDAVOINE

Le hameau de "Chardevoine" à Soulignac est certainement le berceau d'une famille de ce nom, bourgeoise en ce qui nous concerne, mais dont les branches de laboureurs étaient disséminées autrefois à Soulignac et dans les villages environnants.
Maître Jean Chardevoine était notaire royal à Soulignac dès le XVIème siècle, époux de Catherine de Rousseau ; ayant baptisé sa dernière fille Hellyette à Escoussans en 1560, on peut penser qu'il était né en 1520, sous le règne de François 1er.
Le ménage a eu plusieurs enfants nommés ça et là comme parrain et marraine dans les registres paoissiaux d'Escoussans : Adrien, parrain en 1599 - Blanquine, marraine en 1595 - Hellyette, baptisée en 1560 (parrain et marraine Laurent et Hellyette Chardevoine), et surtout deux garçons qui ont fait souche :
1) Pierre Chardevoine époux de Marguerite Sarrazin, notaire royal à Escoussans, il habite le Mayne "du Faure", ses enfants :
- Jean, né en 1595 à Escoussans, épouse Marguerite Ferbos dont il a une fille Suzanne, née en 1627 (destinée inconnue).
- Guilhon, né en 1598, (parrain Guilhon Chardevoine).
- Marguerite (1601-1650), épouse en 1623 Jean-Pierre Rouchet habitant "Rouchet" à Escoussans et Anthonie qui épousa en 1610 Guilhon Bernard. Les descendants de cette branche n'ont pas laissé de trace.
2) Videau Chardevoine, notaire royal à Soulignac dès avant 1597, époux d'Anthonie Darlan a eu au moins quatre fils ;
- Arnaud, curé et vicaire à Baurech ; Antoine, curé de Meynac ; Jean, sergent royal à Arbis, époux d'Isabeau Chastaing, fille ou nièce Jean Chastaing, notaire royal à Arbis et de Françoise de Garat ; Arnaud, dont nous parlerons plus loin.
Jean Chardevoine, sergent royal, teste le 6 août 1646, devant Chastaing, notaire à Arbis. Il dit être veuf d'Isabeau Chastaing et marié en deuxième noce avec Catherine de Lamothe. Il demande à cause des grands services qu'elle lui a rendus qu'elle soit nourrie et hébergée par ses héritiers ; il désire être enterré dans l'église de Soulignac. Ses enfants : Vital, Guillaume, Arnaud, autre Arnaud, Jean et Antoine Chardevoine.
Vital a épousé le 3 octobre 1644 à Seyches en Agenais, Françoise.... (le nom n'est pas mentionné), il lui donne un bien à Arbis, plus 600 livres payables après son décès ; à ses trois derniers enfants mineurs, 600 livres à chacun ; Guillaume et Arnaud aînés sont héritiers universels.
L e 26 septembre de la même année, ceux-ci habitant Bordeaux déclarent devant notaire que leur père est décédé l'avant-veille et font inventaire de sa maison située à Soulignac, lieu-dit de "Chardevoine".
Le même jour, ils donnent la propriété en métayage à Bernard Dubroqua. Ces deux Chardevoine habitent donc Bordeaux : Guillaume est marchand à Sainte-Colombe, il a épousé Jaquette Cômes dont une fille Catherine, est baptisée en 1658 à Saint-André-de-Bordeaux.
Arnaud Chardevoine est apothicaire à l'hôpital Saint-André, il a épousé Catherine Mauriac dont il a eu treize enfants.
Le 18 août 1708, les registres paroissiaux de Saint-Rémi de Bordeaux donnent le décès de Sieur Arnaud Chardevoine, apothicaire, âgé de 85 ans, époux de demoiselle Catherine Mauriac.
Sa veuve et au moins sa fille Marguerite reviennent à Soulignac à "Chardevoine". Celle-ci teste devant Tilhac, notaire à Escoussans, le 30 janvier 1717. A cette occasion, elle nomme tous ses frères et soeurs : Marie, épouse de sieur Jean Junca, Pierre, Marie-Madeleine, Ignace, Martial, François, Anne-Denise, qui a épousé Jean Duffour, marchand à Saint-Pierre-de-Bat, Isabeau épouse de sieur Jean Mauriguer, Antoinette, Jeanne, Jaquette-Thérèse et Catherine ; héritières universelles ses soeurs aînées, Marie et Marie-Madeleine. Ses biens sont évalués à 1100 livres (elle signe).
Sa mère Catherine Mauriac, "est décédée à Soulignac dans sa maison au village de "Chardevoine" ; veuve du sieur Arnaud, apothicaire de Bordeaux, elle a été inhumée dans l'église de Soulignac, à côté du pilier de Saint-Joseph, dans la tombe de ses pères".
Le nombre des descendants rendant difficile le partage des biens de "Chardevoine", ceux-ci ont-ils été vendus à ce moment-là ? En tout cas, on n'entendra plus parler à Soulignac de cette famille à partir de cette date.
Revenons à Arnaud Chardevoine, deuxième fils de Videau et Anthonie Darlan ; il épouse, le 19 décembre 1624, devant Chastaing, notaire à Arbis, Demoiselle Jeanne Mercier, fille de Sieur Pierre Mercier, bourgeois de Cadillac et de feue Demoiselle Catherine de Mondenard. Les Mondenard habitaient "La Joussière" depuis que le frère de Catherine, le sieur Jean de Mondenard, Sieur de Roquelaure, avait épousé en 1606, Jeanne de Renouard, fille de Pierre, Sieur de "La Jouissière" et Jeanne de Commarque.
En effet, ce Jean de Mondenard était cité comme beau-frère dans un acte de Pisanes, notaire à Cadillac, le 18 mars 1595, où Pierre Mercier était son procureur.
Dans son contrat de mariage, Jeanne Mercier n'apparaît pas comme une riche héritière, l'argent qu'elle a hérité de sa défunte mère et par le décès de son frère Pierre ne peut être payé immédiatement par son père qui demande des délais (évaluation de 800 livres).
Les Chardevoine recevront le jeune ménage dans leur société et compagnie et s'il y a incompatibilité d'humeur, il leur donne un bien à Martres, comté de Benauge.
Et Maître Chardevoine donne à son fils Arnaud, l'office de notaire royal dont il est pourvu ainsi que des meubles, du linge et de la vaisselle ; et le comble : c'est le futur marié qui sera tenu d'habiller la future conjointe le jour des noces "d'habits complets convenants à sa qualité", et non les parents de l'épouse, comme d'habitude, et pas question de trousseau pour celle-ci.
Ce contrat a été passé au Mayne de "Pargade", demeure du futur conjoint. Signé : 6 Chardevoine et 3 Mercier.
Le jeune ménage a un fils et peut-être une fille, nés à Soulignac en 1627 et 1630, mais y a-t-il incompatibilité avec les beaux-parents ? Bientôt, appelé peut-être par Antoine, curé de Meynac, son frère, ils s'installent dans cette paroisse où naissent une dizaine d'enfants à partir de 1632.
Des nombreuses filles nous ne retiendrons que Catherine, mariée en 1662 avec Jean Chastaing, notaire à Arbis. Quant aux garçons, nous parlerons d'abord du second : Antoine Chardevoine, né le 10 novembre 1651 à Meynac ; il est chirurgien et il épouse, le 24 février 1680 Demoiselle Isabeau Clémenceau, de Tabanac.
Le 19 décembre 1681, Monsieur Arnaud Chardevoine est décédé à l'âge de 83 ans et inhumé dans l'église de Meynac.
Son fils Antoine et Isabeau Clémenceau ont eu quatre filles et un garçon, tous nés à Meynac : Marie, en 1681, Jeanne, en 1683, Marguerite, le 22 février 1684, Marie, en 1685, Paul, dont la naissance est indéterminée, mais qui épouse à Meynac, Demoiselle Catherine Mercade, de Saint-Caprais, en 1723. Il mourra à l'âge de 40 ans, en 1727, sans postérité.
Antoine Chardevoine teste, le 7 décembre 1713, devant Tilhac, notaire à Escoussans ; il nomme ses enfants : Paul, Marie, Jeanne et Marguerite. Il est veuf et il prend pour tuteur de ses enfants, son neveu Louis Chardevoine, marchand à Escoussans. Marie mourra peu après son mariage avec Sieur Pierre Germon, de Lugasson. Jeanne épouse, en 1725, sieur François Bouglier, veuf d'Isabeau Dessinières et Demoiselle Marguerite épouse, le 24 novembre 1716 devant Tilhac, Sieur Jean Dessinières, marchand de Toutigeac habitant "Maubin" fils de sieur Guillaume et de Demoiselle Marie Bouton. (Ce sont mes ancêtres).
Revenons au fils aîné du notaire de Meynac, Pierre, baptisé le 1er avril 1634 à Meynac. Il s'en va à Bordeaux où il est marchand à Saint-Michel ; il épouse Demoiselle Bertrande Delhomme et commence à enregistrer ses enfants à Bordeaux; Mais, vers 1667, le menage s'installe à Escoussans où il a encore plusieurs enfants.
Le 19 août 1712, Sieur Pierre Chardevoine, marchand et bourgeois, habitant à Escoussans, fait son testament devant de Millet ; il dit être veuf de Bertrande Delhomme et demande d'être inhumé dans l'église d'Escoussans.
Il fait divers legs à l'église, à sa servante et à ses métayers.
Il donne quatre-vingt livres à chacune de ses nièces, Jeanne et Marguerite Chardevoine, filles d'Antoine, chirurgien, pour les bons et agréables services qu'elles ont rendus. Il a eu dix enfants, mais il ne lui en reste que quatre : Louis, Pierre, Jeanne, Isabeau, plus les enfants de Marie, décédée, épouse de Simon Tilhac, notaire. Son fils aîné est héritier universel.
Celui-ci Louis, né en 1665 à Bordeaux, avait épousé en 1691, Demoiselle Anne Ferran, fille de Sieur Bernard, notaire et juge du captalat de Latresne ; elle avait reçu 2000 livres de dot, elle meurts en 1708, laissant cinq enfants.
Le frère de Louis, Pierre, avait épousé le 23 août 1685 devant Grenier, notaire à Arbis, Demoiselle Françoise Faures, de Ladaux, fille de Martial et de Marie Chastaing.
Bertrande Delhomme était déjà décédée. Les époux apportaient chacun 1200 livres de dot.
De leurs sept enfants, tous nés à Ladaux, on n'entendra plus parler que de Martial, curé de Morizés.
Des filles de Pierre et de Bertrande Delhomme, Jeanne avait épousé, en 1695, Jean Tiffonet, de Faleyras ; Isabeau avait épousé, en 1695, Pierre Douat, de Targon et Marie, morte en 1705, avait épousé, en 1699, Simon Tilhac, notaire à Escoussans.
Louis et Anne Ferran ont eux cinq enfants : Marie, a épousé, en 1714, Jean Beythie, de Guillac ; Marguerite a épousé, en 1725, Pierre Mandret, marchand, de Bordeaux ; François est clerc, en 1710 il épouse Catherine Barade, mais il n'habite plus Escoussans ; Pierre, né en 1693 est procureur fiscal de Benauge, il habite "Pasquet" à Escoussans ; il épouse, en 1720 à Saint-Nicolas de Bordeaux, Marie Brun ; le ménage est extrêmement prolifique puisqu'on enregistre la naissance de treize enfants dans les registres paroissiaux d'Escoussans. L'ainé, Louis, né en 1721 à Escoussans, est avocat à la Cour et procureur du Château de Benauge.
Il épouse Marie Lanusse en 1750, à Bordeaux Saint-Projet ; il est décédé le 6 août 1777, sans descendance, à "Bareille" à Escoussans et il a été inhumé dans l'église d'Escoussans.
De ses nombreux frères et soeurs : Marie, épouse en 1743, Bernard Barbier, d'Escoussans, (leur fille Marie est née un mois après leur mariage) ; Marie-Geneviève épouse, en 1759, Pierre Monnerie, de Toutigeac, et Marguerite-Geneviève épouse, en 1782, François Coiquaut, notaire à Escoussans.
Les garçons ont l'air d'avoir disparu de cette commune.
Quand on s'occupera d'elle, il sera intéressant de savoir ce que sont devenus leurs biens.

Extrait de : A LA DECOUVERTE DE L'ENTRE-DEUX-MERS - SOULIGNAC - L'A.S.P.E.C.T.